Les choix

J’hais ça faire des choix. J’ai souvent peur de me tromper ou bien de décevoir les autres. J’aurais juste besoin de pouvoir écouter ce qui est là, de choisir à la dernière minute selon l’élan du moment. Souvent, c’est faisaible, souvent non, ou je suis déçue car il n’y a plus de place à un événement que je désirais participer par exemple. Bon, dans ces moments là, je me dis que ce doit être mieux ainsi. Que mon élan doit être ailleurs...

  • Alexandra Doyon - Accompagnement pour les parents

En fait, c’est pas choisir que j’aime pas, c’est renoncer! Me semble que ça serait facile si je pouvais avoir tout tout de suite. Je suis gourmande et impatiente de même! Tsé, comme quand tu as 6 mois, pis que tu as eu la chance de tomber sur un parent juste assez bon, qui viendra te prendre, te langer, te parler ou te nourrir quand tu manifestes un regard ou un début de mimique d’appel à l’aide. Car oui, tout parait tragique pour un être incarné de cet âge. Avoir faim, avoir besoin de réconfort, une boulette dans ma couche, c’est la fin de monde car les repères terrestres sont encore en construction. Tsé, dans le facile. Qu’on prenne soin, sans que j’aille à le demander!

Que la tribu soit suffisamment rassurante et sécurisante pour que je puisse m’abandonner et faire confiance, comme la grenouille sur son nénuphar qui se dore au soleil. Elle n’aura qu’à tirer sa langue gluante pour attirer sa nourriture et à replonger quand c’est trop hot. Bon l’histoire ne dit pas si elle mange tous les jours, mais je l’ai beaucoup vu sautiller devant moi dernièrement. Des barrages de route littéralement comme pour me dire : heille l’Humaine, te souviens-tu que tu portes en moi ta médecine? Dans ta capacité de t’adapter, d’être résiliente, de te transformer? Ahh, ça! Oui, j’ai plusieurs fois fait état de larve et de tétard. Chaque fois, je me suis relevée, 2 pattes bien ancrée et 2 autres pour me propulser. Parfois, bon souvent, j’oublie que les nouveaux apprentissages et les grandes métamorphoses demandent du temps, de l’accueil, de la douceur. Je l’ai encore appris de façon un peu brutale. Je pense que Melchisédek devait être à boutte de me le répéter pis de me courir après. Faque, il m’a enseigné, à sa façon qui a le mérite d’être ben ben claire!

Je suivais un groupe de randonneurs dans une descente en forêt. Le rythme était trop rapide pour moi. Je l’ai bien senti. Mais, voulant faire ma fraîche pet qui est aussi en forme que les personnes de 10-20 ans son ainée, je n’ai pas écouté mon corps, mon besoin de ralentir, de prendre le temps d’intégrer. Je venais tout juste de sortir d’une immense fente de paroi rocheuse où j’avais pris mon temps pour circuler dans l’espace étroit, sombre, frais à gauche, chaud à droite et j’ai vraiment senti une mise au monde. En sortant de la matrice, j’ai dit en levant mes bras au ciel: Je suis re-née ! Bon, c’est pas mon nouveau nom Renée quoique pour ceux qui porte ce prénom, je trouve cette perspective de renaissance fort intéressante ! Et j’ai demandé à ma petite nouvelle-née, de se dépêcher à suivre les autres, de rester debout malgré ses petites jambes chambranlantes, de marcher, vite à part ça, sans même lui offrir ma main. Hum, me semble que c’est du déjà vu…

Mes cellules de bébé se rappellent vaguement quelque chose. Maudit Égo tu vas me dire ! En même temps, c’est lui qui m’aide à remettre à la surface de ma swamp ce qui reste à prendre soin. Faut jamais oublier que le nénuphar pousse dans la vase et qu’il cherche toujours la lumière pour se déployer.

C’est le propre de l’Humain. Les balinais m’ont enseignés que la fleur de lotus symbolise la pureté, l’accomplissement. C’est un work in progress ! Faque, déconnectée de mes messages internes, pris dans mes paroles de sabotage, j’ai pas vu la maudite petite roche qui elle était bien ancrée dans sa matière.

Pis, j’ai planté ! De tout mon long !

Mausus que c’est efficace pour avoir de l’attention pis se faire valider qu’on est correct, que c’est un accident, que ça arrive à tout le monde. Bon, je suis normale même si je marche pas vite. Ouf, ma chute aura valu ça ! Elle m’a aussi laisser un beau pantalon déchiré que je venais de dénicher au comptoir familial (je t’avoue que cette trouvaille toute neuve que j’avais commandé à l’univers, de la voir se fendre tout le long de ma jambe, m’a créer un immense chagrin. Ou bien, c’était la douleur ou la honte peut-être. Car ce sentiment aussi peut faire pleurer!), une main bleue, un genou écorché et une épaule endolorie.

Avec la maturité et toutes les années de thérapies, je comprends que des parties de moi ont besoin de finaliser leur construction, d’être édifier pour que je puisse continuer, non de grandir, ça c’est terminé à 5pi 5 pouces, mais d’évoluer, de m’élever.

D’apprendre à faire confiance parfois aux Humains et toujours à mon intuition. De ne plus m’exposer, toute grande ouverte, comme l’enfant de 2 ans dans un nouvel environnement. Avec assez de patience, de discernement pour savoir si je suis en confiance au non avant de me dévoiler. J’ai mis tellement de temps, au moins 46 ans, d’énergie, de larmes, de sueur pour arriver à me construire, suffisamment solide, je ne veux pas m’exposer aux grands vents pour rien.